Le 9 août 1942 disparaît dans l’enfer d’Auschwitz une jeune femme juive, martyre anonyme parmi tant d’autres. «Viens, a-t-elle dit à sa sœur Rosa, nous allons pour notre peuple.» Edith Stein avait souhaité embrasser la croix. En partageant le sort des siens, elle se livrait pour leur salut et pour la paix du monde. Cependant, Sœur Teresia Benedicta de la Croix – nom qu’elle s’était choisi au Carmel – ne laisse pas seulement l’image d’une victime s’offrant en expiation, image du couronnement de sa vie...
L’itinéraire de cette philosophe de renom, conférencière et enseignante unanimement appréciée, la mène à la conquête du savior, d’approfondissements en découvertes. Pourtant, ni ses études, ni ses travaux scientifiques ne viennent satisfaire à ses interrogations. En revanche, la réponse à sa quête lui vient par les êtres et par l’expérience spirituelle. La disciple de Husserl, selon sa propre expression, «arrive au port»: le christianisme. «C’est la vérité», dit-elle. Dans un même mouvement, sa nature intuitive trouve sa plénitude: «Vivre sous la conduite de Dieu.» Tous ceux qui l’approchent, que ce soit dans le monde ou, plus tard, au monastère, sont frappés par la joie et le rayonnement qui émanent de sa personne...
Wilhelmine Boehm a eu ce privilège. Elle retrace ici la démarche spirituelle de cette femme de notre temps qui lègue un témoignage de force et de lumière. Aussi n’est-ce pas le mot «philosophie» qui doit nous guider si nous la cherchons aujourd’hui, mais le mot «sainteté». La véritable Edith Stein, nous la trouverons au cœur de la prière.