« C’était un roi. Je ne l'ai connu que dans ses dernières années. De sa gloire. je n'ai perçu que l'écho tamisé. Ce qu'il en subsistait, ce que reflétait une Personnalité demeurée écrasante, ce que me contaient les survivants de ses plus éblouissantes années, tout me conduisait à une certitude : j'assistais. moi qui entrais dans la vie, lui qui en sortait, à Ia fin d'un règne dont son siècle avait été marqué...
Le jeune Guitry bouscule les tabous, piétine les règles avec une allégresse aussi impertinente qu'iconoclaste. Il invente un style dont la légèreté apparente dissimule l'acuité, dont Ia cocasserie cache souvent la cruauté. Il surprend, il épate … Les pieces qu'il écrit vont aux nues. Bientôt, il les joue eI ne laissera plus a quiconque Ie droit de les mettre en scène. Il invite le public à une connivence qui ne se démentira Plus...
Guitry ecrit Ia meilleure, la plus Iimpide, la plus vive - et pour tout dire - la plus classique des Iangues françaises. Quand je découvris ses livres de souvenirs, ses pensées. reflexions et maxims qui le situent à mi-chemin de Chumfort et de Jules Renard – tout en ne ressemblant qu'à lui-même - j'en reçus la plus évidente des confirmations. »
Arain Decaux