Méme si aucune espèce nouvelle n'apparait actuellement sur l'arbre de la vie, l'évolution selon Teilhard, se continue à travers l'organisation de l'humanité; elle se fait par concentration : le monde converge psychiquement sur lui-même. L'action se fait de plus en plus solidaire, enfermés que nous sommes sur la surface d'une même planète qui se contracte sous notre pullulement. En l'homme, l'évolution a pris conscience d'elle-même; elle converge en lui au rythme de sa réflexion. L'avenir de la terre implique par conséquent notre intelligente coopération. Mais il y a plus : l'homme est la flèche de l'évolution. Il est la tête chercheuse qui doit ouvrir les voies nouvelles promises à son pouvoir.
Le problème moral devient un problème d'énergie : faire rendre à la noosphère son maximum d'énergies psychiques et spirituelles pour accéder au point terminal de l'évolution.
C'est à force de fidélité intelligente aux forces de la matière que nous nous rapprocherons de l'Esprit.
La morale teilhardienne ne prétend pas restreindre notre conduite, mais au contraire la dynámiser. C'est une morale de mouvement.